jeudi 22 juillet 2010

Où est Rémi 2.4 - L'expert du frette

Bon, dans mon dernier envoie, j’ai parlé de long en large de la raison pourquoi j’écris. C’est bien, mais ça aucun rapport avec l’Europe, alors de retour à nos moutons !

Parenthèse : On m’a demandé « Pourquoi aimes-tu être lu ? ». Réponse : C’est pas tant être lu que de garder contact avec mes amis à Montréal. C’est comme mettre des photos sur Facebook. Pourquoi les gens mettent des photos sur Facebook ? Pour dire à tout le monde : « J’étais là, j’ai fait ça. »

Dans les livres d’école distribué à travers le monde, on peut lire qu’au Canada, il y a de la forêt partout, qu’il y a des autochtones, que le Québec veux se séparer et qu’en moyenne, il fait -6˚C. Y a de quoi être surpris. Partout, le monde "non-canadien" m'a toujours dit qu'il fait froid au Canada, alors je l'ai cru. En me fiant à ça et à la température du Québec je me disais: "Oh, il fait pas mal chaud ailleurs qu'au Québec! il doit faire 30 degré en été et quelque chose comme -5C en hiver (parce que -5 c'est un beau chiffre). Mais en fait, personne ne sait vraiment dans quelle température les Canadiens vivent parce que les livres d'école ne précisent pas que la partie habité du Canada est pas mal agréable.

La réalité c'est qu'on a la réputation à l'étranger de tout savoir ce qu'il y a à savoir sur le froid, la neige, la glace et l'hiver. Dans le monde, le Canayen joue au hockey, vit dans des conditions hivernales interminables et extrêmes. Il n'a jamais froid et a des drôle d'animaux sur sa monnaie parce que le Canada, c'est sauvage. Un jour que je marchais près de lac gelé avec des amis, l’un d’eux demande si le lac est suffisamment gelé pour marcher dessus. Automatiquement, tous les regards se sont tournés vers moi, attendant une réponse. C’était un réflexe.

Le Québec, spécifiquement, fait aussi jaser! À voyager à travers le Canada et aux États-Unis, on se fait souvent demander: "Bon alors qu'est-ce qui se passe avec le Québec qui veut se séparer?". Eh bien en Europe aussi ça suscite l'intérêt. Là aussi, je me disais « Si le monde est si intéressé, c’est que le Québec est un cas spécial, une bande de marginaux qui vivent dans un pays qui sonne différent. Mais c’est pas vrai. Le petit Québec n’est pas un cas isolé.

Après des décennies de discussion sur la langue, c’est un sujet qui ne s’épuise pas. Le journal « Le Devoir » a un article sur la langue française au Québec à toutes les semaines. Tout d’abord avec une intense comparaison avec la Belgique et son nouveau parti politique au pouvoir qui semble s’enligner vers une séparation graduelle des Flamands et Français. Puis le G20, maintenant relié à la discrimination des Canadiens Français et qui a fait amplement couler d’encre. Hier encore, c’était un article sur le Nouveau-Brunswick dont une ville (80% Francophone) a désormais une loi pour afficher en Français pour les commerces. La loi, jumelée à l’autorisation par la ville de hisser le drapeau des canadiens anglais le 18 septembre, jour de la capitulation du Québec aux anglais, a provoqué la controverse.

On se concentre sur les différences plutôt que de capitaliser sur la diversité et les affinités. C’est franchement décevant. Un enseignant d'anglais autrichien m'a dit lorsque j'étais à Innsbruck: "Les USA sont comme un point de convergence où toutes les cultures s'agglomèrent en désorde pour finalement aboutir à un portrait aux contours flous et au contraste effacé. Les Canadiens gardent leur différences culturelles et les harmonize dans une mosaique multicolore." Si seulement c'était aussi simple.


La vérité est que les Belges, les Français, les Suisse, les Espagnols, les Acadiens, les Allemands, les Arabes... ont tous des régions avec des dialectes, voire des langues, très différentes. Ça créé des perspectives différentes, des dissensions, mais ça enrichie le caractère et diversifie la culture d'un pays. La langue est le premier système de classification et structuration de la pensée. À même titre que la musique et les mathématiques qui servent à communiquer des éléments plus abstraits et sans doute plus universels, connaître plusieurs langues permet de s'ouvrir sur le monde et d'étendre la portée de notre compréhension et de nos actions.

Bon bref, le Canada est aussi symbole de paradoxe intriguant vue de l’extérieur. Je fais ici référence à nos unités de mesures. Je me suis amusé à plusieurs reprise d’expliquer comment, au Canada, la température de l’air est en Celsius, mais que celle de l’eau dans la piscine est en Fahrenheits, comment les quantités alimentaires sont indiqués en volume (c. à t., c.s., etc…), le poids d’une personne est en livres, les distances sont en mètres mais les dimensions sont en pouces. À cheval sur le système international et impérial, le système de mesure Canadien est à l’image de son système politique semi-monarchique : c’est un ramassis de conservatisme et de progressisme, de vieux et de neuf.

De tous les moyens de communication, le sport est certainement le plus puissant. Avec l’événement de la coupe du monde en Europe, c’en était flagrant. Les BeerGarten sont pleins, les cafés sont bondé, les écrans publics animent les fans, crée de massif rassemblement de couleurs, de drapeaux. C’est la fête. Ici, le travail arrête, on prend une longue pause et on regarde le match. Lors du match de la finale FIFA, j’étais dans le train et à mon arrivé à Zurich j’ai pu voir dans le milieu des rues des gens figés, fixant l’écran d’un café, d’un resto, d’un bar. Des dizaines, des centaines, des milliers de rassemblements similaires ont certainement pu être observé dans le monde lorsque l’Espagne a réalisé la prédiction du poulpe allemand. La coupe du monde est un événement unique, où les gens se réunissent à une échelle difficilement concevable. 208 pays sont membres de la FIFA, les violentes manifestations politiques à Haïti ont même eu un répit d’un mois durant la coupe. C’est comme si le monde entier mettait à pause la réalité immédiate pour se concentrer sur un seul sujet : le football (soccer). Toujours pas convaincu ? Dites-vous que les Nations Unies ne comptent que 192 pays…

En direct du vieux continent, je n’ai rarement été aussi aguets et conscient de ce qui se passe au Québec et au Canada. C’est étrange, mais pas tant que ça; car aussi loin j’irai, c’est bien ce pays hivernal qui capture mon attention, vu d’un angle Européen.

Germany.jpg

Millier de fans au match de la coupe du monde 2010 Allemagne vs Angleterre à Dresden



English version

Well, in my previous posts, I talked to and fro of the reason why I write. It's good, but that has no connection with Europe. Let's come back to the real thing!


Side note: I was asked "Why do you like to be read? Answer: It is not so much be read to keep in touch with my friends in Montreal. It's like posting pictures on Facebook. Why do people put pictures on Facebook? To tell everybody: "I was there, I did it. "




In the school books of the world, it says that in Canada there are forests everywhere, there are indigenous, that Quebec is the odd sheep and that on average it is -6 ˚ C. There's nothing to be surprised. Everywhere, the "non-Canadian" people always say it's cold in Canada, so I believed them. Judging by the temperature in Quebec, I thought: "Oh, it's pretty hot everywhere else! Must be 30 degrees in summer and something like-5C in winter (because -5C it's a good number). But in fact nobody really knows what the Canadian temperature is because textbooks do not specify that the actual inhabited part of Canada has a weather that is quite nice.

The reality is that we have the reputation around the world to know everything there is to know about the cold, snow, ice and winter. As seen from the outside, the Canadians play hockey, live in extreme and endless winter conditions. He never gets cold and has animals on its currency, because... you know... Canada is a wild country! One day I walked around a frozen lake with friends, one of them asked if the lake is frozen enough to walk on. Automatically, all eyes turned towards me, systematically thinking I was knowledgeable on this matter.

Quebec is also being talked about a fair bit! Travelling across Canada and the United States, I was often asked: "Ok, so what's the deal with 'kouebec' ?". Same story in Europe, it raises interest. Again, I thought, 'If the world is so interested on this matter, it must be that Québec is a peculiar case, with french-speaking people in an ocean of english-speaking people. But it's not true. The small Quebec is not an isolated case.

After decades of discussion on language, it still is a hot topic. The newspaper Le Devoir has an article on the French language in Quebec every week. To begin with intense comparison to Belgium and his new political party in power gearing towards a gradual separation of the Flemish and French. Then the G20, which is not related to French-Canadian discrimination. Yesterday, there was an article about a city
(80% French) in New-Brunswick now has a law to display in French for businesses. The law, coupled with approval by the city to hoist the flag of English-Canadian on September 18th, the day of the capitulation of Quebec to the English, has caused controversy.


We focus on differences rather than capitalizing on our diversity and affinities. It is frankly disappointing. A Austrian english teacher told me on my stay in Innsbruck: "USA are like a melting point, where all cultures are put together and messed up, so that all the differences kind of get blurred, all are "US-americans" then. The canadians keep their cultural differences and harmonize in a colorful mosaic." I don't think we quite there yet.


The truth is that the Belgians, French, Swiss, Spanish, Acadians, Germans, Arabs ... all have areas with dialects and even languages that are very different. It created various perspectives, certainly dissensions, but it enriched the character and diversified the culture of the country. Language is the first system of classification and structuring of our thoughts. In the same way that music and mathematics are used to communicate more abstract elements and perhaps more universal, knowing several languages is key to reach out and extend the scope of our understanding and our actions.


OK, but Canada is also a symbol of intriguing paradox. I refer to our units of measurement. I always enjoyed to explain how, in Canada, the air temperature is in Celsius, but that water of the swimming pool is in Fahrenheit; how food quantities are indicated by volume (table spoon, etc ...), the weight of a person is in pounds; the distances are in meters but the dimensions are in inches. Straddling the international system and imperial system seems to be the Canadian way of doing things (referring to our semi-monarchical political system), a mix of conservatism and progressivism, old and new.

Of all the communication means, sport is undoubtedly the most powerful. With the advent of the World Cup in Europe, it was just that obvious. The BeerGarten were full, the cafes were crowded, public screens for the fans in a massive collection of colors and flags. It's party time. Here, the work stops, people take long pauses and watch the game. In the final match of the FIFA, I was on the train and on my arrival in Zurich, I saw frozen people in the middle of the streets, staring at the screens of cafes, restaurants, bars. Dozens, hundreds, thousands of similar gatherings have certainly happened all over the world when Spain has achieved the final prediction of the German octopus. The World Cup is a unique event where people gather on a scale hardly conceivable. 208 countries are members of FIFA! Even the political manifestations in Haiti had a respite of one month. It is as if the world would put on hold the immediate reality to focus on one topic: football (soccer). If you are not yet convinced, consider the fact that the UN only count 192 member countries...



Live from the old continent, I've rarely been so alert and aware of what is happening in Quebec and Canada. It is strange, but it make sense, because as far I go, it's still that wintry country that captures my attention, seen from a European perspective.

dimanche 4 juillet 2010

Where is Rémi 2.3 - Une ère d'encre virtuelle

J'ai la réputation d'être en retard la plupart du temps... Certains diront qu'il s'agit d'un manque d'organisation, d'autres diront peut-être que c'est pour avoir l'air cool. Mais en réalité...

...les scientifiques du monde entier n'ont jamais pu l'expliqué.


Voici donc un courriel, dû et mûre depuis bien trop longtemps.

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English Version follows


Dans Le Devoir il y a quelques temps, une jeune élève du secondaire s'exprimait ouvertement sur la réforme et la qualité du français enseigné et ce, paradoxalement, dans un français épuisant à lire tant le sens et l'orthographe y sont décousus. J'ai trouvé les commentaires du chroniqueur pertinents puis un autre chroniqueur s'est attaqué au premier, avec de nouveaux points, et une perspective radicalement différente.

Naïvement, je me suis laissé convaincre, puis re-convaincre. Baloté ainsi d'un côté, puis de l'autre, comme dans un bateau, j'ai eu le mal de mer. L'opinion, c'est pas pour moi.

L'expression écrite a toujours été plus facile qu'à l'oral. Ch't'un gars timide, voyez-vous.

L'histoire de mon histoire écrite va à peu près comme ça:

- Tout jeune, j'ai pensé devenir dessinateur de cartoons. Ça a duré un jour.

- Par après j'ai voulu écrire un journal, parler de ce qui m'arrive à un lecteur inexistant. Une fois encore, écrire étais juste trop d'effort, ça a duré un moment. De temps en temps, en faisant le ménage de ma chambre, je retombe sur ce journal écrits quelques années plus tôt, ça me serre drôlement au coeur à chaque fois, de repenser au moment où j'écrivais et aux événements que je racontais avec une perspective différente.

- Quand je suis parti vers l'Ouest Américain, j'ai pensé écrire un journal encore. C'est étonnant à quel point c'était simplement frustrant que de ne pas être capable d'y écrire quoi que ce soit de façon cohérente. Et pourtant je continuais à écrire, c'était important. Ça l'est toujours. Parce que je veux garder des traces, de mes pensées, de mes aventures et décisions saugrenues, de mon parcours.

- Cet automne encore, j'ai joué à Amélie Poulin lorsque j'ai trouvé un petit carnet de moins de 20 pages dans ma chambre à Montréal. Il s'agissait de l'histoire d'une certaine Rosemary qui vivait sur une ferme en Irlande et qui a immigré au Canada, vécu comme les premiers colons dans un endroit isolé des prairies. Elle raconte ses liens de parenté, son petit-fils qui est parti en Australie, de sa famille installée en Alberta. Je me suis longtemps demandé comment ce livre est arrivé dans un appartement du centre-ville montréalais...


Des Traces
Je garde des traces donc pour moi, mais surtout pour celui qui vagabondera sur Internet, celui pour qui ce que je dis et écris à autant de sens que pour moi à l'instant où je l'écris. Je le fais pour la même raison que mon grand-père m'a offert un petit livret il y a quelques mois. Le livre raconte sa vie, étape par étape, en mettant l'accent sur certains événements qui ont influencé son parcours. Ça fait réfléchir pour la peine, ça c'est sûr! Réfléchir à ce que ma vie aurait été si...

Alors j'écris quoi? Ce que je mange, là où je dors? hum...?? Alors peut-être des infos randoms sur les endroits visités? À quoi ressemble Munich, ou comment l'un des plus grand château médiéval du monde se trouve à Prague? Bah, Wikipedia...

Non, ce que j'écris est d'abord orienté vers des trucs qui sont mémorables et qui seront intéressants à lire et à re-lire. Le jet original de la plupart de mes messages sont écrit à la main, je gribouille, cherche des mots, des références pour être sûr que je ne conte pas de "mentries", je m'informe sur ce qui arrive dans le monde et je le compare à mes aventures, à ce que je pense. En fait, je me suis mis à lire le journal à cause de mon blog :S. Je compare, je stylise, j'oxymore, je métaphorise et néologise.


Le monde connecté
Deux jours avant mon dernier exam à DTU, j'ai reçu un mail. Une inconnue vagabondant sur le net est tombé sur mon blog et a pris le temps de m'écrire que c'était bien écrit. J'étais surpris, et plutôt content. Ça ma fait pensé à ce que quelqu'un m'a dit à propos de la vie: ce n'est qu'une série de porte qui s'ouvre et se ferme.

Cette inconnue n'était en fait pas étrangère. Il s'agissait d'une fille avec qui j'ai voyagé en Italie il y a 7 ans. C'était tout un choc, une porte s'était réouverte.


Merci de me lire, je crois que c'est vraiment ce que j'essaie de dire ici.


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English


I have the reputation of being late... Some would says that it's a lack of organisation, others might think it's just to look like I'm cool. But really...

... Scientifics of the world were never able to explain it.


So, here comes my latest post, long-awaited and way overdue.

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In the newspaper "Le Devoir" recently, a young high school student openly criticized the reform and quality of french teached at school in a letter. Paradoxally, her french was desperately hard to understand so much the orthograph and the grammar was torn appart.

I thought the columnist's point of view about the young girl and the quebec kids was smart but then another journalist replied to the first one, and his points were just as clever and well-thought though quite different.

Reading this, I got convinced and re-convinced. I feel just like I'm on a boat pitching on one side to the other, eventually getting sea-sick. I feel so naive sometimes...


The story of my writting skills probably looks like that:

- Young, I thought about drawing cartoons. It lasted a day.

- Later, I thought about writting a personal journal, telling my day-to-day story to an fictional reader. Once again, it was just too much effort and discipline, it lasted a little time. Sometimes, I fall on it when cleaning my room and I read it again. It feels weird each time, to think back of my life at the time when I'd have written this, with a different perspective.

- When I left for California, I thought about writting a journal again. It's surprising how much it was just so frustrating not to be able to write anything coherently, to sort out my toughts. Though, I continued writting and drawing, it was important. It always is. I want to keep tracks of my thoughts, of my ridiculous adventures and decisions, of my path.

- Las fall again, I played at Amélie Poulin when I found a little booklet of less than 20 pages in my room in Montréal. It was the story of a certain Rosemary who was born in Ireland and then moved to Canada, lived on a little farm isolated in the prairies. She wrote about her parents, her children and grand-children. She'd write about her grand-son who left for Australia a little bit and then came back many months after. I always wondered how this book got into my room, downtown Montréal. Maybe when I go to Alberta, I will know...


Tracks
So I decided to keep tracks. Tracks for my older me but also for the one wandering on the Internet, for who those words will make as much sense as it does to me when I write them. I do it for the same reason as Rosemary or my grand-father, who gave me a little booklet few months ago about his life. It talks about his life, steps by steps, stressing some important turns of his life. It makes you think a whole lot, that's for sure... Think about what my life would have been if...

So, what do I write about? What I eat? Where I sleep?
Maybe I'd write about random stuff I've learned at the place I visited? What Munich looks like, or how Prague has one of the biggest medieval caslte of the world?

Nope, what I write about is oriented towards stuff that I want to remember and that will be fun to read or re-read. When I write these message, I usually write them first on paper, I draw, strike out, look for words, look for reference to make sure I don't say lies, I read on what happens in the world and compare it to what I think, what I see.
Actually, started to read newspaper because of my blog :S I compare, stylise, oxymorize, metaphorize, neologize.



The world connected
Two days before my last exam at DTU, I received a mail. A stranger was wandering on the Internet and got onto my blog randomly and commented to say it was well written. I was suprised and happy about it. This made me think of what somebody once told me about life: it is a series of doors you open and close.

That person on my blog, she was not a stranger. It was a girl I travelled to Italy with 7 years ago and didn't keep in touch. It was a shock. A door had just reopened.


Thanks for reading, I guess that's really what I'm trying to say.